Lutter contre le Cyberharcèlement !
Une quinzaine de famille sont venus à la rencontre de l’association Outsiders jeudi dernier au collège organisée par Mme LABIT, éducatrice de vie scolaire.
Après une sensibilisation sur le harcèlement scolaire pour l’ensemble des élèves, avec l’association Outsiders, il était important que les parents soient partie prenante du sujet, pour qu’ensemble nous puissions au mieux accompagner les jeunes.
Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Des actes violents, insultes, moqueries par le biais d’un moyen numérique :
- Réseaux sociaux : Tik Tok, Instagram, Facebook,… : tout ce qui est partagé sur les réseaux devient public :
– Insultes visibles par des milliers de personnes (embrasement)
– Exclusion d’un groupe classe ou autre
– Envoi ou réception de photos non souhaités, exclusion d’un groupe
– Vol de l’identité de quelqu’un (se faire passer pour un autre) :
– Sexting : partage de contenu à caractère sexuel
– Partage non souhaité de la vie privée des personnes
– La traque : attention obsessive portée sur quelqu’un, intimidation : le stalking - Jeux en ligne : on peut y être tué ou bloqué, recevoir des insultes par tchat…
Quelles conséquences ?
Au début, des signaux à repérer :
– Fatigue, tristesse, agressivité
– Un jeune qui n’arrive pas à se détacher de son téléphone et peut être agressif quand on lui demande de le poser
– Ne veut plus aller au collège, traine le matin de manière excessive pour reculer l’heure de départ
– Hygiène peu soignée
– Mange à la cantine ou est dans la cour avec un camarade différent chaque jour (pas d’ami)
A moyen terme : dépression, anorexie, troubles alimentaires (manque d’appétit ou se rassure dans la nourriture), ou du sommeil, perte de confiance en soi
A long terme : si on ne s’est pas soigné après avoir vécu du harcèlement (parce que n’ont pas osé en parler ou n’ont pas conscience du traumatisme subi), du mal à avoir une vie de couple posée, à trouver un travail…
Il est Important de repérer le plus tôt possible ces signaux pour intervenir le plus tôt possible. Ne pas agir dans la précipitation mais dans la rapidité, en parler à l’établissement.
Cadre juridique :
– A partir de 13 ans : le harcèlement avéré fait risquer 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende
– « Liker » un site compromettant ou un contenu négatif rend le jeune complice et est puni par la loi
– Publier ou partager une photo d’un ami sans son autorisation est puni
– Détenir une photo ou vidéo d’un(e) ami(e) dévêtu(e) sur son téléphone, même à 13 ans est assimilé à de la pédopornographie
– Filmer une agression est puni par la loi, la diffuser encore plus : amende et emprisonnement
Quelles solutions pour éviter le cyberharcèlement ?
- Accompagner le jeune dans son utilisation d’internet : les parents sont responsables de tout ce qu’il fait sur les réseaux sociaux
- Interdire les réseaux sociaux quand le jeune n’a pas l’âge requis : 13 ans pour la plupart ou 16 ans selon les réseaux
- Contrôler les paramètres de l’inscription au réseau (le faire avec le jeune) : mettre tout leur profil en privé, mettre un pseudo et pas son vrai nom, lui dire de ne pas donner des informations privées (localisation…), de renseigner son vrai âge sur son profil (s’il se passe quelque chose, c’est l’âge du profil que la justice ou l’agresseur vont retenir) : ce qu’ils mettent sur les réseaux est sur la place publique et reste à vie ! Certains réseaux ont accès aux micros et ce n’est pas indiqué (Tik Tok par exemple).
- N’accepter en ami que les personnes dont il est sûr de l’identité : on ne peut pas avoir 200 amis !
- Rappeler que les réseaux, c’est la vraie vie : si j’insulte sur Instagram, c’est comme si je l’insulte dans la vraie vie
- Inculquer une hygiène d’utilisation : quand, comment, quoi, 3h d’écran par semaine normalement pour un ado : mettre des contrôles parentaux et limiter le temps : attention, les jeunes peuvent enregistrer l’écran quand on fait le code du contrôle (rond rouge en haut de l’écran)(Attention aux mises à jour qui font sauter les verrous des paramètres)
Attention à ne pas diaboliser les réseaux sociaux : le jeune ne viendra pas nous en parler sinon (aura peur du « je te l’avais dit » s’il a un problème)
– S’intéresser au contenu, jouer avec eux : « ça parle de quoi ton jeu ? On peut en parler »
– Ne pas être « ami » de réseau avec son enfant car il va créer un autre compte pour être tranquille…
– Plutôt que de les interdire s’ils ont l’âge requis (car les jeunes iront de toutes façons), en parler et contrôler leur utilisation.
Des ressources en prévention
- 3018 : plateforme de l’Education Nationale
- FAMINUM.com : permet de mettre en place une charte de l’utilisation d’internet à la maison => le faire avec son enfant. Le site propose de nombreuses de règles : journée sans écran, pas de téléphone à table…
- Choisir 8 règles avec le jeune ce qui semble le plus adapté à notre famille + les appliquer pour les adultes
- Application BODYGUARD : application française : l’installer sur le téléphone des parents. Se connecter au compte des enfants et permettre à l’application d’aller effacer les commentaires négatifs + le parent reçoit un texto pour prévenir en cas de contenu dangereux sur Youtube, Instagram, Twitch
- Application KILIGI, couplée avec « Bodyguard » : réseau social positif =>plus on aide des personnes, plus on gagne en puissance et popularité
- « 3-6-9-12 » : petit livre pratique et bon marché de Serge Tisseron : accompagnement sur l’utilisation des écrans à 3 ans, 6 ans, 9 ans, 12 ans
Que faire quand du cyberharcèlement est détecté ou soupçonné ?
– Ne pas le reprocher au jeune car il lui faut beaucoup de courage pour le dire, il se sent honteux, l’encourager à parler au contraire. S’il se confie, lui dire « maintenant ce n’est plus ton problème, c’est le mien », les prévenir de ce qu’on va faire.
– Faire des copies d’écrans pour avoir des preuves
– Appeler le 3018 si besoin de conseils : plateforme d’écoute de l’éducation Nationale (experts du cyberharcèlement)
Les responsables ont la possibilité de « tchater » avec les jeunes en direct. Ils peuvent supprimer des photos mises en ligne en 2h
L’’association Outsiders : propose du tutorat gratuit : on peut demander du tutorat par mail ou téléphone : l’association peut suivre les jeunes pendant 1 an : propose des groupes de paroles, des jeux, de l’équithérapie, pour 1 ou 2 jeunes en même temps : un rendez-vous 1 fois par semaine avec un bénévole (lieu à déterminer avec le jeune) formé par une salariée thérapeute
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter :
- Le 3018, plateforme de l’éducation Nationale de prévention contre le cyberharcèlement
- L’association toulousaine Outsiders au 06-21-02-99-29 ou contact@les-outsiders.fr